Les espérances planétariennes

Point de rupture ?

Le prix, rapidement croissant, de la vie moderne atteint un niveau plus élevé que nous n’avons pu l’imaginer. Une métamorphose se précipite et change la texture du vivant, l’entière sensation que nous avons des choses. Il n’y a pas si longtemps, il ne s’agissait que d’une modification partielle ; désormais la Machine converge sur nous, pénétrant toujours davantage le cœur de nos vies, assurant une emprise implacable à sa logique. La seule continuité stable était celle du corps ; celle-ci est devenue vulnérable d’une manière inédite. Nous sommes aujourd’hui soumis à une culture, selon Furedi (1997), « de haute anxiété qui jouxte un état de panique totale. » Le discours postmoderne supprime les articulations de la souffrance, en une manifestation de sa capacité à s’accommoder d’une désolation accrue et systématique. Le développement des maladies dégénératives chroniques permet d’opérer un parallèle inquiétant avec l’érosion permanente subie par tout ce que la culture industrielle compte de sain et de porteur de vie. Si la maladie peut être ralentie quelque peu dans sa progression, aucune rémission n’est imaginable dans le contexte qui en a permis l’apparition au départ.

Aussi intensément que nous désirions la communauté, force est de constater la mort de celle-ci. McPherson, Smith-Lovin et Brashears (American Sociological Review 2006) nous apprennent qu’il y a 19 ans l’Américain typique avait trois amis proches ; aujourd’hui ce chiffre est de deux. Leur étude nationale révèle également que, durant la même période, le nombre d’individus ne disposant d’aucun ami ou confident a triplé. Les chiffres du recensement montrent une nette élévation du nombre de foyer ne comptant qu’une seule personne alors que la technoculture – et sa prétendue « connectivité » – développe sûrement l’isolement, la solitude et le vide.

Au Japon « les gens n’ont tout simplement pas d’activité sexuelle » (Kitamura 2006) et le taux de suicide augmente rapidement. L’Hikkimori, ou auto-isolement, concerne plus d’un million d’individus, qui restent dans leur chambre durant des années. Là où la technoculture est la plus développée, les niveaux de stress, de dépression et d’anxiété sont les plus élevés.

Les questions et les idées ne peuvent être que des courants dans le monde dans la mesure où la réalité, externe et interne, le permet. L’état actuel, en nous entraînant vers la catastrophe, diffuse une réalité en termes non équivoques. Nous sommes promis à une collision frontale entre de nouvelles questions urgentes et une totalité – la civilisation globale – qui ne peut fournir de solutions. Un monde qui n’offre aucun futur, mais qui ne semble pas l’admettre, met en péril son propre avenir en même temps que celui de la vie, de la santé et de la liberté de tous les êtres de la planète. Les dirigeants de la civilisation ont déjà dilapidé les quelques faibles chances qu’ils avaient de se préparer à la fin de la vie sous sa forme connue en choisissant de chevaucher la crête de la domination sous toutes ses formes.

Il est désormais clair pour certains que la profondeur de la crise en cours d’expansion, qui est aussi déshumanisante qu’elle est écocide, découle des institutions cardinales de la civilisation elle-même. Les promesses discréditées des Lumières et de la modernité représentent le summum de la grave erreur connue sous l’appellation de civilisation. Rien ne permet de prévoir que cet Ordre renoncera à ce qui l’a défini et perpétué et il est apparemment peu probable que ses différents soutiens idéologiques soient en mesure de se confronter aux faits. Si l’écroulement de la civilisation a déjà commencé, en un processus désormais officieusement mais largement reconnu, la possibilité existe qu’un refus ou un abandon de la totalité régnante se diffuse. Cependant, sa rigidité et son déni pourraient dresser le cadre d’une évolution culturelle d’une ampleur inédite, susceptible de se déployer rapidement.

Bien sûr un changement de paradigme qui modifierait radicalement ce système enraciné mais vulnérable et fatalement défectueux est loin d’être inévitable. Il se pourrait en effet que trop d’individus, pour les raisons habituelles (la peur, l’inertie, l’incapacité manufacturée, etc…), acceptent la réalité telle qu’elle est jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour faire autre chose que d’en gérer l’écroulement. Il est intéressant de relever qu’une conscience croissante du mauvais tour que prennent les choses, bien que rudimentaire et individualisée, est alimentée par un malaise profond et viscéral et, dans bien des cas, par une souffrance aiguë. C’est là que réside l’opportunité. Grâce à cette nouvelle perspective qui s’ouvre clairement, la tâche à accomplir se précise qui consiste à confronter ce qui fait face à notre espèce et à abattre les barrières menaçant la survie planétaire. Le temps est venu d’une mise en accusation indiscriminée de la société et de la civilisation de masse. Il est au moins possible que, de différentes manières, un tel jugement sera capable de défaire la machine de mort avant que la destruction et la domestication n’aient tout inondé.

Bien que ce qu’il s’est déjà produit nous aide à comprendre le danger qui nous menace, nous vivons désormais une sujétion évidente qui se déploie à une échelle d’une ampleur jusqu’ici inconnue. Le techno-monde enveloppant qui se répand si rapidement suggère que nous cheminons vers un contrôle encore plus profond de chaque aspect de nos vies. La prédiction formulée par Adorno dans les années 60 apparaît valide aujourd’hui : « Le système atteindra finalement un seuil – désigné, s’agissant de la société, sous le vocable « intégration » – où la dépendance universelle de tous les moments vis-à-vis de tous les moments rendra la notion de causalité obsolète. Il est oiseux de chercher ce qui a pu être une cause au sein d’une société monolithique. Seule cette société demeure la cause » (Negative Dialectics, p. 267).

Une totalité qui absorbe toute « alternative » et semble irréversible. Totalitaire. C’est là sa propre justification et son idéologie. Notre refus, notre appel à démanteler tout cela ne suscite que de moins en moins de protestation ou d’arguments crédibles. Finalement, la réponse ressemble davantage à un « Oui, votre vision est bonne, vraie, fondée ; mais cette réalité ne disparaîtra jamais. » Aucune des victoires supposées sur l’inhumanité n’ont rendu le monde plus sûr, pas même pour notre propre espèce. Toutes les révolutions n’ont fait que conforter la domination en l’actualisant. Malgré la progression et la chute de mesures de persuasion diverses, la production a toujours gagné ; les systèmes technologiques ne reculent jamais, ils avancent implacablement. Nous n’avons été libres et autonomes que dans la mesure où le fonctionnement de la machine le nécessitait.

Pendant ce temps, les prises de positions stupides perdurent. « Nous devons être libre d’user de certaines technologies comme des outils sans adopter la technologie comme un mode de vie. » (Valovic 2000). « Les mondes créés grâce à la technologie numérique ne sont réels que dans la mesure où nous choisissons de jouer leur jeu » (Downs 2005).

Malgré l’étranglement du pouvoir et quelques illusions tenaces sur le mode fonctionnement de la modernité, la Machine voit ses perspectives s’assombrir. Il est frappant de constater que ceux qui pilotent l’organisation dominante de la vie ne tentent même plus de répondre ou de se projeter positivement. Les enjeux les plus pressants (comme le Réchauffement Global) sont tout simplement ignorés et la propagande à propos de la Communauté (le marché plus l’isolement), de la Liberté (société de surveillance totale), du Rêve Américain (!) sont tellement fausses qu’on ne peut envisager qu’elles soient prises au sérieux. Comme le relevait Sahlins (1977), plus les sociétés deviennent complexes, moins elles sont en mesure de relever les défis. Le souci central de tout Etat est de maintenir la prévisibilité ; lorsque sa capacité en la matière est visiblement mise en échec, il en va de même de ses chances de survie. Quand la promesse de sécurité perd en crédibilité, c’est le dernier véritable appui qui disparaît. De nombreuses études ont conclu que de multiples écosystèmes sont plus susceptibles de connaître un écroulement catastrophique soudain que d’endurer une dégradation prévisible et continue. Les mécanismes de cette règle pourraient bien connaître les mêmes développement.

Par le passé nous disposions d’espace pour manœuvrer. La marche en avant de la Civilisation s’accompagnait d’une soupape de sécurité : la frontière. L’expansion vers l’Est, à une large échelle, du Saint Empire Romain du 12ème au 14ème siècle, l’invasion du nouveau monde après 1500, le mouvement vers l’Ouest en Amérique du Nord sur la fin du 19ème siècle. Mais le système devient peu à peu « endetté du fait de structures accumulées en chemin » (Sahlins encore). Nous sommes pris en otages, comme tout l’ensemble hiérarchique. Le système dans son ensemble est occupé, toujours fait de flux ; les transactions se déroulent à un rythme toujours plus rapide. Nous avons atteint un niveau qui voit la structure reposer presque entièrement sur le consentement de forces dont le contrôle lui échappe plus ou moins. Un premier exemple nous est fourni par la réelle collaboration qu’assurent les régimes de gauche d’Amérique du Sud. Car la question est là moins celle du devenir de l’économie néo-libérale que de l’aptitude de la gauche au pouvoir à faire progresser le capital auto-managé et à intégrer la résistance indigène à son orbite. Mais ces tactiques ne compensent pas le fait que la rigidité interne du système expose le futur du techno-capital à de graves risques. La crise se nomme modernité et tient à ses lourdeurs contingentes et cumulées. Chaque régime se trouve aujourd’hui dans une situation où toute solution ne fait que permettre aux problèmes de s’enraciner plus profondément. Davantage de technologie et de contrainte sont les seules ressources vers lesquelles se retourner. Le « côté obscur » du progrès apparaît comme l’identité définitive des temps modernes. Des théoriciens comme Giddens et Beck admettent que les limites extérieures de la modernité ont été atteintes et que le désastre constitue désormais la caractéristique latente de la société. Ils conservent pourtant l’espoir, sans prévoir de changement minimal, que tout ira bien. Beck, par exemple, en appelle à une démocratisation de l’industrialisation et du changement technologique – tout en évitant soigneusement de s’interroger sur les raisons pour lesquelles une telle évolution ne s’est encore jamais produite.

Il n’est pas de réconciliation, pas de fin heureuse au sein de cette totalité et il est évidemment faux de prétendre le contraire. L’histoire semble avoir liquidé la possibilité même d’une rédemption ; son propre mouvement défait ce qui a pu un temps passer pour la pensée critique. La leçon consiste à remarquer combien devra changer pour qu’émerge une orientation nouvelle et authentiquement viable. Il n’y eut jamais de moment pour choisir ; le champ, le terrain de la vie change imperceptiblement de multiple manière, sans drame, mais avec un effet considérable. Si les solutions devaient être recherchées dans la technologie cela ne ferait que renforcer le règne de la domination moderne ; et c’est là une donnée majeure du défi que nous avons à relever.

La modernité a réduit le spectre autorisé de l’action éthique, en en retirant ses canaux potentiellement efficaces. Mais la réalité, en s’imposant à nous de plus en plus alors que la crise se renforce, devient une fois de plus centrale et insistante. La pensée ronge tout parce que cette situation corrode tout ce que nous avons désiré. Nous réalisons que cela nous appartient. Même la vraisemblance d’un écroulement de la techno-structure globale ne devrait pas nous leurrer hors de la reconnaissance du potentiel décisif de nos rôles, de notre responsabilité d’arrêter le moteur de la destruction. La passivité, comme l’attitude défaitiste, ne rapprochera en rien la délivrance. Nous sommes tous blessés et, paradoxalement, cette aliénation devient la base de la communauté. Un rassemblement des traumatisés pourrait être en train de se former, en un précaire rétablissement de la fraternité spirituelle. Parce que nous sommes toujours capables de ressentir avec précision nos gouvernants ne trouvent pas le repos plus facilement que nous. Notre profond besoin de soins signifie qu’un renversement doit intervenir. Il n’est pas d’autre remède. Les choses « suivent leur cours » en créant la catastrophe à tous les niveaux. Les individus commencent à le comprendre : le fait que les choses suivent leur cours constitue précisément la catastrophe.

Melissa Holbrook Pierson (The Place You Love is Gone 2006) l’a exprimé ainsi : “Soudainement, maintenant cela frappe, bizarrement facile à appréhender. Nous nous dirigeons inexorablement vers le Grand Au Revoir. C’est officiel ! L’impensable est prêt à être pensé. C’est finalement en vue après toute cette histoire derrière nous. Dans l’abîme de ce qui reste de votre âme misérable vous la sentez venir, la perte définitive de votre chez-vous, plus grande que la cause des larmes d’une unique personne. Le tien comme le mien, le sanglot intime, sera rejoint par des pleurs de masse… »

Misère, désolation. Il est temps de revenir là où nous n’avons jamais renoncé à vouloir être. « Etiré encore et encore jusqu’à la limite du supportable », selon la phrase de Splenger.

La pensée des Lumières, avec la révolution industrielle, est apparue en Europe à la fin du 18ème siècle et a inauguré la modernité. Nous étions promis à la liberté grâce au contrôle de la conscience sur le destin. Mais les revendications des Lumières ne se sont pas réalisées et le projet dans son ensemble s’est révélé autodestructeur. Des éléments fondateurs comme la raison, les droits universels et les lois de la science ont été consciemment désignés comme le bannissement de la connaissance préscientifique et mystique. Divers modes de vie fondés sur la communauté ont été sacrifiés au nom d’un autre, unitaire, uniforme et imposé par la loi. L’insistance de Kant sur la liberté au travers de l’action morale devient pourrie dans ce contexte, de même que le programme des encyclopédistes français visant à remplacer les savoir-faire traditionnels par des systèmes technologiques plus au goût du jour. Kant, cependant, pour qui la propriété était sanctifiée par rien de moins que son caractère catégoriquement impératif, comparaît favorablement l’universalité moderne à une machine industrielle et à ses produits.

Différentes figures des Lumières ont débattu des avantages et des inconvénients de l’émergence du développement moderne et ces quelques mots ne peuvent à l’évidence pas rendre justice au sujet même des Lumières. Quoi qu’il en soit, il pourrait être fructueux de garder à l’esprit cette importante conjonction historique : la naissance quasi-simultanée de la pensée progressiste moderne et de la production de masse. La perspective esquissée par Min Lin (2001) paraît dès lors pertinente : « Concilier l’origine sociale des discours cognitifs et l’idée de certitude est le pré requis implicite de l’idéologie occidentale moderne afin de justifier ou de légitimer sa position en universalisant sa base intellectuelle par la modernité !

« Le capitalisme n’a pas créé notre monde ; la machine l’a fait. Des études laborieuses conçues pour prouver le contraire ont enseveli l’évident sous des tonnes d’imprimés » (Ellul 1964). Cela ne revient aucunement à dénier la centralité des rapports de classes, mais nous rappelle que la société divisée commence avec la division du travail. Le soi divisé mène directement à la société divisée. La division du travail est le travail de division. La compréhension de ce qui caractérise la vie moderne ne sera jamais éloignée de celle du rôle de la technologie dans notre vie quotidienne, tel qu’il a toujours été. Lyotard (1991) jugeait que « la technologie n’a pas été inventée par les humains. C’est plutôt l’inverse ».
Le Faust de Goethe, la première tragédie relative au développement industriel, a dépeint ses plus profondes horreurs comme découlant d’intentions honorables. Faust le développeur surhumain participe d’une propagation endémique de la modernisation, qui est menacée par toute trace d’altérité/différence dans son mouvement totalisant.

Nous fonctionnons dans un champ encore plus homogène, sur un terrain soutenant toujours l’avancée de l’uniformisation et contribuant à l’élaboration d’un techno-réseau globalisé et unique. Il est pourtant possible d’éviter cette conclusion en restant focalisé sur la surface, sur ce qui est autorisé pour vivre à la marge. Ainsi certains voient Indymedia comme un triomphe significatif de la décentralisation et les logiciels libres comme une revendication radicale. Cette attitude ignore les bases industrielles de toutes les productions de haute technologie et leur usage. Tous les « outils fabuleux », y compris l’omniprésent et très toxique téléphone portable, présentent davantage de liens avec l’industrialisation éco-désastreuse de la Chine ou de l’Inde, par exemple, qu’avec les pages propres et lisses de Wired Magazine. Les prétentions salvatrices de Wired sont incroyables de par leurs caprices déconnectés et infantiles. Ceux qui y adhèrent peuvent seulement maintenir d’aussi gigantesques non-sens grâce à un aveuglement délibéré, vis-à-vis non seulement de la destruction systématique de la nature perpétrée par la technologie, mais également du coût humain que cela implique : des vies remplies de toxicité, d’asservissement et d’accidents industriels.
Nous observons maintenant des phénomènes naissants de protestation contre le système universel englobant toute chose, comme le « slow food », les « slow cities » et les « slow roads ». Les gens préfèreraient que le juggernaut fasse une pause et qu’il ne dévore pas la texture de la vie. Mais la dégradation s’accélère dans sa course détruisant le monde et toute harmonie. Seule une rupture radicale infléchira sa trajectoire. Davantage de missiles, dotés de davantage de têtes nucléaires, dans davantage de pays constitue à l’évidence un autre symptôme du mouvement général de l’impératif technologique. Le spectre de la mort de masse constitue le couronnement, la condition de la modernité, tandis que le post-humain est la techno-condition en devenir du sujet. Nous sommes le véhicule de la Mégamachine, pas ses bénéficiaires, tenus en otages pour assurer chacun de ses nouveaux bonds en avant. La technocondition se tisse pourtant. Rien ne peut changer tant que la base technologique ne le sera pas, tant qu’elle ne sera pas effacée.

Notre condition est renforcée par ceux qui relèvent – en une pose classiquement post-moderne – que le rapport nature/culture est faussement binaire. Le monde naturel est évacué, submergée par l’emprise de la logique imparable voulant que la nature ait toujours été culturelle, qu’elle ait toujours été prête à être subjuguée. Koert Van Mensvoort’s « Exploring Next Nature » (2005) relate la logique de la domination de la nature, si populaire dans certains quartiers : « Notre prochaine nature consistera en ce qui jusque là était culturel ». Au revoir, la réalité non usinée. Après tout, proclame-t-il allègrement, la nature change avec nous. Il s’agit là ni plus ni moins que de la perte du concept même de nature – et pas seulement le concept ! Le signe « nature » savoure probablement sa popularité alors que sa substance est détruite : le tiers-monde est « exotique » etc… Malheureusement, la nature de l’expérience est liée à l’expérience de la nature. Quand cette dernière est réduite à une présence évanescente, la première est défigurée. Paul Berkett (2006) cite Marx et Engels pour montrer qu’avec le communisme, les individus « ne se contenteront pas de ressentir, ils connaîtront également l’unité qu’ils forment avec la nature », que le communisme « est l’unité d’être de l’homme et de la nature ». Le triomphe industrialo-technologique conçu comme son inverse – quel déchet productionniste bavard. En laissant de côté les orientations communistes, quoi qu’il en soit, quelle part de la Gauche d’aujourd’hui est en désaccord avec l’ode marxiste à la production de masse ? Un rapide regard au Civilization and its Discontents de Freud suggère qu’un profond et inconscient « sentiment de culpabilité produit par la civilisation » génère un malaise et une insatisfaction croissants. Adorno (1966) considère que relève « de la catastrophe en cours la supposition d’une catastrophe originelle irrationnelle. Aujourd’hui la possibilité contenue de quelque chose de différent s’est réduite à éloigner la catastrophe envers et contre tout. »

L’échec originel, qualitatif et définitif de la vie sur cette planète correspond à la mise en mouvement de la civilisation. Les Lumières – comme l’ère axiale 2000 ans plus tôt – ont fourni la transcendance pour le niveau suivant de domination, un soutien indispensable à la modernité industrielle. Mais où va-t-on désormais trouver la source d’un canevas transcendant et légitimant pour d’ultérieurs niveaux de développement rapace ? Quel nouveau royaume des idées et des valeurs peut être invoqué pour valider la ruine englobante de la modernité récente ? Il n’y en a pas. Seule l’inertie du système lui-même ; pas de réponse, et pas de futur.

Dans le même temps notre contexte est celui d’une sociabilité de l’incertitude. Les ancrages de la stabilité au jour le jour sont en train de perdre prise alors que le système commence à montrer de multiples faiblesses. Quand il ne peut plus garantir la sécurité, sa fin est proche. Nous disposons d’une occasion historique de prendre l’avantage. Nous pouvons facilement saisir l’histoire de la malignité de la civilisation universelle. Cette compréhension pourrait être la force dont l’apparition signalerait la possibilité d’un changement de paradigme, celui qui pourrait se débarrasser de la civilisation et nous libérer de l’habituel désir associé de domination. Il s’agit pour le moins d’un défi ennuyeux ; mais souvenez-vous de l’enfant contraint de s’exprimer face au déni public. L’empereur ne portait rien. Le charme était rompu.

Mai 15, 2007 - Posted by | Non classé

10 commentaires »

  1. CHOISIR LA RÉSISTANCE:
    Pour continuer à nous battre, faisons le choix de la tactique rusée : le repli stratégique, d´où nous lancerons plus efficacement nos attaques.

    PRENONS LE MAQUIS !

    Soyons lucides face aux forces en présence:nous autres, révolutionnaires, nous ne gagnerons jamais militairement ces années-ci. Il est plus raisonnable de prendre le maquis, de partir nous cacher pour continuer la RÉSISTANCE .
    Le pire serait de prendre argument de la PUISSANCE colossale du lobby industrialiste et occidentalo-centré, (lobby qui a convaincu hélas la totalité des élites dirigeantes des pays vaincus par la colonisation, et désormais soumis culturellement, idéologiquement et économiquement à l´idéal non durable, utopique et impossible au vu des limites biologiques et physiques de notre petite et fragile planète, cet idéal de la minorité occidentale de ce monde qui ne se sait pas encore agonisant malgré son état de déliquescence avancée…) pour se replier dans une paresseuse inaction.
    Au contraire, c´est parce que l´horizon semble noir et bouché qu´il faut persévérer dans la RÉSISTANCE.
    Nous devons seulement changer de tactique : abandonner le combat frontal, direct, et choisir les chemins de traverses, les commandos invisibles, la tactique astucieuse du repli stratégique au moyen de la multiplication des poches discrètes de Résistance. Nos communautés de déserteurs, de renégats, de rebelles indomptables doivent s´insérer dans les moindres espaces laissés encore vacant par l´affairisme capitaliste ou socialiste. Ces communautés farouchement auto-subsistantes doivent jeter les bases des futures et foisonnantes micro-sociétés sécessionnistes, capables de se moquer de l´inéluctable effondrement du monstre industriel mondialisé, colosse aux pieds d´argile.

    Nous en sommes aujourd´hui à la constitution de groupes de RÉSISTANTS, de groupes de complices pour comploter nos projets d´évasion hors de cette société absurde, dans le but de créer des communautés.
    Nous n´avons plus de temps à perdre, il faut nous rencontrer , nous voir, multiplier de suite les correspondances mails, lettres, téléphones, entre nous pour devenir de plus en plus solidaires et réussir collectivement à révolutionner notre mode de vie…

    Impossible de s´en sortir seul… et inutile, car on ne peut être heureux en sachant que le voisin ne l´est pas… Donc il faut créer les lieux favorables à la vie en groupe, et penser déjà que nos enfants, en grandissant, auront vite besoin de jouer avec d´autres de leur âge, ce qui suppose que les adultes eux-mêmes vivent en groupe, en quelque sorte en tribu . Pas question de confier nos enfants à l´ennemi, à l´Education Nationale, ou à toute autre institution fréquentée par les enfants des familles encore vautrées dans la vie urbaine, la vie de veau obéissant, vie qui engendre des drogués de télé, et autres habitudes de la Société de Consommation…Nous devons déserter en groupe : plus on est de fous plus on s´amuse !

    Et plus nos enfants seront nombreux, dans nos micro-sociétés de vie libérée, plus ce sera aussi amusant pour nos enfants. Fini ces expériences cul-de- sac des hippies qui, faute de s´être installés en groupes suffisamment nombreux à la campagne, ont presque tous fini par céder aux sirènes du Système, et au prétexte des enfants et de leurs « besoins », ces hippies sont rentrés dans le rang, ils se
    sont rapproché de « Babylone » avec comme excuse les besoins sociaux de leurs enfants, voilà comment ces gosses se sont retrouvés à l´école, tout bêtement, y apprenant le contraire des idées des parents. Evitons ce choc culturel à nos enfants en construisant de suite ces sociétés alternatives où nous maîtriserons aussi tout l´aspect éducation…

    Vite ! le bateau coule, et tous les gouvernements du monde se raidissent autour des soit disants impératifs économiques, en faisant donner de plus en plus férocement leur police… Organisons-nous pendant qu´il reste encore quelques plages de liberté… demain, il sera trop tard, baisse de tous les avantages sociaux, mise au travail obligatoire de tous les chômeurs, fin des allocations de type R.M.I., ambiance de plus en plus pesante, fliquée, polluée, moyens accrus de droguage des foules par la publicité, crétinisation généralisée des citoyens, comme on le voit déjà aux Etats-Unis .

    Voilà pourquoi c´est maintenant qu´il faut agir
    But : visiter des communautés écolos , et y discuter de la radicalisation de la démarche vers un mode de vie encore plus autarcique, auto-suffisant, par le biais non du classique RETOUR À LA TERRE, mais en ce cas, du carrément RETOUR À LA FORÊT, par un retour à la vie sauvage de nos très lointains ancêtres, du fait de notre conviction, renforcée depuis la réélection de G. W. Bush, puis celle de Sarkozy qu´on va à la catastrophe, que le Titanic orgueilleux coule, et que pendant que tous les riches continuent à danser dans les salons de luxe de ce  » merveilleux » bateau, alors que l´alerte a déjà été donnée, quelques personnes plus lucides et conscientes, dont je suis, et malgré les reproches de la plupart des autres :

    « Vous exagérez, et puis la science trouve toujours des solutions, de toute façon, on n´arrête pas le progrès, alors cessez de nous faire peur avec votre alarmisme, et venez danser avec nous !  »

    … quelques personnes de ce navire en perdition se préparent pour survivre au naufrage qui se profile à l´horizon : notre riposte à la gravité de la situation doit être à la hauteur de l´ampleur de la catastrophe qui s´annonce…

    Mais je fais partie des optimistes, je sais qu´il n´y aura que quelques milliards de morts, donc sur 6 ou 7 milliards d´humains, il y aura des survivants, car si j´ai l´intuition salutaire de l´urgence de fuire, de préparer les canots de sauvetages, avant de les mettre à la mer, et de contacter les autres qui comme moi ont la claire vision de la nécessité de fuire avant le naufrage, cela signifie que d´autres sur cette Terre,

    — car on est tous influencé par les mêmes nouvelles qui circulent dans les réseaux écolos, ces réseaux de personnes qui ouvrent les yeux pour échapper à la crétinisation générale organisée par le lobby industrialiste–

    (= obliger par les subtiles moyens terrifiants de la publicité tous les gens à être seulement des robots- con-/-sommateurs, donc des gens sommés d´être con, y compris pour les plus frileux, qui risquerait, ô suprême horreur ! de moins consommer, en leur faisant avaler la pseudo- évidence de la consommation en utilisant, quelle hypocrisie ! l´argument du COMMERCE ÉQUITABLE, une facon de faire croire que l´on peut être encore moral, attaché à l´éthique, tout en consommant… ( ! ) Le piège est dans l´expression que je viens d´utiliser : « tout en…  » ! Par exemple : Créer un Parc National chez les Indiens TOUT EN respectant leur mode de vie…ou encore : Protéger la nature TOUT EN favorisant le développement économique… là dans ce cas, pour faire avaler plus facilement la pilule, on aura l´astuce immonde de décorer le mot DEVELOPPEMENT avec un adjectif au look sympa : DURABLE, un piège bien décortiqué par un économiste comme Serge Latouche, et de nombreux articles de la revue SILENCE, ou de la revue LA DÉCROISSANCE; LE JOURNAL DE LA JOIE DE VIVRE, une idée de Casseurs de Pub !) cela signifie, disais-je, que plein d´autres personnes dans le monde échappent au moins mentalement au bourrage de crâne généralisé, que ces idées de sécession radicale , de désertion pour fuire in extrémis (In Extrémis = nom de la revue des amis situationistes de René Riesel planqués, eux, en Lozère) sont dans l´air, et que donc de partout, influencés par les mêmes idées de renégats, de rebelles, des personnes qui ne se connaissent pas croient chacune dans leur coin être les seules à comprendre à quel point il est urgent de fuir, pour vivre
    vite la vraie vie, donc pas seulement fuire dans le seul but pratique de ne pas crever avec tous ces imbéciles qui préfèrent rester au chaud au fond du Titanic… Voilà pourquoi je suis optimiste : en réalité on est très nombreux, on est seulement encore isolés, inorganisés, non fédérés, et d´une certaine facon, c´est mieux, l´ennemi ne peut nous décapiter, car précisément, il n´y a pas de tête, cela fuse de partout, incontrôlable, viscéral, instinctif… De partout, des jeunes, au moment où les adultes leur enjoignent l´ordre de rentrer dans le Système, d´être sérieux, pour se « former » de facon réaliste (réaliste ? mais de quelle réalité parlent-ils, ces aveugles ! ) et suivre sagement une filière qui promet des débouchés…sentent à la fois par l´instinct,

    –instinct de ceux et celles qui sont les plus sensibles, les plus à l´écoute de leur for intérieur, et par chance, accident de la vie, un choc qui ouvre soudain les yeux sur la cruauté du monde, comprennent qu´il ne faut pas faire le mouton, et vivre connement comme tous ses petits camarades, bercés de distractions imbéciles et autres divertissements infantilisants…–

    et par l´intellect,

    — grâce à des lectures ou des rencontres, ou les deux, toutes choses qui aident au dévoilement de l´atroce réalité : cette planète va à la catastrophe, et le germe de l´erreur qui mène à la destruction écologique de la planète, à la surpopulation humaine, parallèle à la dépopulation des espèces animales
    sauvages, et au mal-être généralisé de tous les humains tragiquement ethnocidés par la redoutable et perfide occidentalisation, les plus ethnocidés, depuis des milliers d´années, étant les Européens, un avantage, peut-être : cela accélère la prise de conscience, lorsqu´on est au fond du trou, au bord de
    l´anéantissement ! —

    qu´il faut prendre le taureau par les cornes, se secouer, devenir OBJECTEUR DE CROISSANCE, et surtout, une fois avoir pris conscience viscéralement et intellectuellement de la gravité des problèmes et de l´urgence d´inverser la vapeur pour aller avec ses ami(e)s vers un mode de vie vraiment agréable, joyeux et épanouissant, pour nous et nos enfants…

    Voilà pourquoi je suis optimiste : les temps sont mûrs pour qu´on se rencontre, que des petits groupes (surtout non coordonnés, mais foisonnants, multiples, désordonnés, insaisissables, instinctivement orientés vers le même but ! ) se constituent, et soient déterminés à préparer avec calme et détermination leur évasion définitive: pour ne donner aucune chance à l´ennemi de nous reprendre !

    Place maintenant aux astuces pour préparer notre évasion, travail de sape méthodique et persévérant, courage des privations pendant quelques temps encore : il faut encore patienter, savoir être humble, on ne devient pas un être libéré , dans une micro-société révolutionnaire, du jour au lendemain, il faut avoir l´humilité patiente d´envisager encore quelques compromis, quelques usages encore d´objets ou moyens fabriqués par l´ennemi, dans d´épouvantables usines polluantes, avec dedans, un travail inhumain, comme tout ce qui se fabrique non artisanalement, de toute façon ! Oui, il faudra passer par là, encore quelques temps utiliser leurs objets, mais c´est pour la bonne cause, astuce machiavélique, peut-être, mais phase provisoire pour réussir notre réensauvagement, notre évasion, notre fuite définitive hors de la vie moderne et urbaine, cette vie à l´intérieur du Titanic où ils vont tous crever…
    Mais nous,

    –pendant qu´ils dansent dans les salons du Titanic, ou pendant que les
    manipulés par les syndicats réformistes manifestent pour avoir eux aussi une
    part du gâteau

    (qu´ils ne voient pas comme un gâteau empoisonné, ce gâteau de la pseudo
    opulence de la vie des riches, vie stupide, qui ne rend même pas heureux, combat
    cul-de-sac des syndicats de gauche, accro au mythe du Progrès depuis 1789 et
    Karl Marx ! lamentable conservatisme des gens qui se croient révolutionnaires,
    car ils ne font que conserver les bases monothéistes pluri-millénaires de
    l´orgueil ethno-centrique occidental, celui-là -même qui conduit tous les
    soit-disants gentils humanitaires à continuer à se comporter en colons
    occidentalisateurs, partout où ils prétendent intervenir charitablement pour
    faire le bien, selon eux — lire l´essai de Bernard HOURS sur ce piège de
    l´Humanitaire ! )–

    … nous, pendant que les autres perdent leur temps, on creuse méthodiquement le
    tunnel pour sortir de la prison occidentale, et retrouver le mode de vie de nos
    ancêtres d´avant la folle dérive vers le mythe du bonheur par la Puissance et la
    Richesse, Puissance et Richesse qui passent par l´enrégimentement des micro
    sociétés communautaires, conviviales, chaleureuses et égalitaires: pas de chefs
    à pouvoir coercitif, comme l´expliquait l´ethnologue Pierre CLASTRES ( mort trop
    tôt le 31 juillet 1977, jour où les flics tuaient Vital MICHALON devant la
    centrale nucléaire de Creys-Malville !) enrégimentement dans d´inhumaines méga
    structures sociales hiérarchisées : ce qui deviendra l´Etat, l´Empire, et autres
    délires mégalomanes de malades mentaux, car ces délires de puissances sont le
    signe d´un profond malaise psychique, seuls les névrosés veulent fuire leur
    mal-être insondable en faisant les chefs, plaissir pervers et cruel… lié au
    désarroi des ethnocidés, arrachés à leur quiétude multi millénaire de vie
    tribale discrète et conviviale, lors de ces 100 000 années au moins d´existence
    de notre espèce Homo Sapiens sapiens, 100 000 années de peaufinage extrémement
    intelligent d´un mode de vie qui donne le bonheur…Marshall SAHLINS et Jacques
    LIZOT ont démontré que dans ces sociétés qui échappent encore de nos jours à la
    colonisation-mac-donaldisation du monde, on ne travaille pas, on s´amuse, et les
    activités quotidiennes nécessaires à ce qu´il faut biologiquement pour vivre
    sont vite expédiées : deux à quatre heures par jour suffisent, et ces activitées
    sont ressenties comme agréables, passionnantes ! Pour moi, ces sociétés avaient
    déjà inventées il y a des milliers d´années le meilleur de la technique, le
    meilleur progrès : on n´a jamais fait mieux depuis, on ne pourra qu´améliorer
    des points de détails, et les nouvelles sociétés tribales que les anciens
    occidentaux vont créer désormais, seront des sociétés novatrices surtout au
    niveau des coutumes quotidiennes, découlant de nos expériences et savoirs acquis
    en matière de développement de la vie psychologiquement saine et épanouissante,
    au niveau des rapports hommes / femmes, par exemple . Loin de nous l´idée de
    reproduire avec une fidélité d´archéologue le mode de vie tribal, on ne fera que
    s´en inspirer, pour ce qu´on y ressent de meilleur, tout sera revisité avec
    notre sens critique, et les trouvailles en matières comportementales, estimées
    émancipatrices, libératrices, au seul profit du sentiment de bonheur et de
    plénitude, seront testées , évaluées puis adoptées et enseignées à notre
    descendance…

    On sait que la perversité de malades mentaux qui charpente la destinée des chefs
    ne peut s´exprimer que face au terreau favorisant qu´est la présence d´une
    population ethnocidée, donc mentalement fragilisée, perdue, prête à se jeter
    dans les pattes du premier mégalo beau parleur venu, du fait de la disparition
    des chamanes, souvent les premières victimes des attaquants à la solde du fou
    mégalomane… Comme disait le génial jeune Etienne de la Boétie, sans servitude
    volontaire, pas de chefs, c´est l´imbécile soumission des gens qui donnent à
    certains malades mentaux l´opportunité de vivre leur sadisme dominateur…

    C´est pourquoi dans notre complot actuel pour se rencontrer entre complices
    déterminés à réussir notre évasion maintenant, pendant qu´il en est encore
    temps, il est fondamental de lutter contre l´émergence de chefs parmi
    nous…tous, toutes, garcons et filles, tous égaux, toutes égales, personne ne
    commande, toutes les décisions sont prises par toutes et tous, à l´unanimité, en
    réutilisant la vieille technique tribale de la démocratie directe des palabres :
    on discute en respectant le temps de parole de toutes,

    –(ici j´innaugure grammaticalement le féminin qui l´emporte sur le masculin !,
    car historiquement, le mal, le truc des chefs, c´est plutôt un truc de mecs et
    il n´y a que ce Moyen- Orient débile d´il y a 3000 ou 4000 ans pour avoir
    inventé que le mal vient de la femme, le péché originel de la femme à la pomme !
    … Pire, après, ces comiques du Moyen-Orient ont inventé le truc du corps
    diabolique de la femme, qu´il faut voiler, philosophie stupide,
    psycho-pathologique, dirait Wilhem REICH, philosophie ou religion
    (vision/explication totalisante du monde) qui diabolise la sexualité, et je ne
    sais encore pourquoi, enseigne parallèlement le mépris de la nature, une
    caractéristique du monothéisme, véritable poison aux origines de l´Occidentalité
    = j´en déduis que c´est un acte révolutionnaire suprême que de vivre à poil, et
    que la révolution passe par le désapage généralisé des femmes comme des hommes,
    dès que le climat le permet : à bas le voile catholique ! cessons d´emmerder les
    musulmans, nous aussi , on pratique l´habillement pudique, et on y est tellement
    habitué, 2000 années de présence de connards de missionnaires, en Europe, cela
    marque ! que l´on ne voit même pas que nos femmes sont voilées elles aussi, on
    les oblige à cacher leur torse, au prétexte de la présence de mammelles !)–

    on parle chacune à notre tour, on laisse un temps de silence entre chaque
    prise de parole, on fait tourner la parole dans le cercle à échelle humaine, en
    convenant d´une harmonie cosmique, par exemple dans le sens de la course visible
    du soleil, personne ne coupe la parole à qui que ce soit… Les habituées à la
    vie tribale auront reconnu le principe pratique du Baton de Parole, pour
    faciliter ce respect des autres…

    Jamais d´élections, car cela engendre des perdantes frustrées : nous éviterons
    ces procédés peu démocratiques qui créent des minorités décues : on discute le
    temps qu´il faut, jusqu´à ce que ce soit l´unanimité et l´embrassade
    généralisée, l´émotion de se sentir membre de la tribu, complètement en harmonie
    avec ce qui vient d´être décidé en commun…

    Bon, mais évidemment, comme ya pas de chefs, de cela aussi, il faut
    discuter…en faisant tourner égalitairement la parole . tant pis si cela prends
    plus de temps !

    Alors il faudra qu´on se voit physiquement, et ne pas se contenter de lettres,
    coups de téléphones et mails, même si cela aide au début, et permet de voir
    qu´on est finalement très nombreux, certainement 600 dès aujourd´hui, en France,
    prêts à tout plaquer pour creuser le souterrain secret (chut ! ) et nous évader
    définitivement…

    600, cela ne fait guère qu´une personne sur 100 000 en France , autrement dit,
    les 99 999 autres ne sont pas encore motivées pour se donner les moyens
    concrets de la belle vie, moyens qui en même temps nous donneront le maximum de
    chances de survivre aux temps apocalyptiques qui s´annoncent… Mais le plus dur
    est de commencer : dès que des écolos encore timides entendront parler de nos
    projets, et des premiers villages de sauvageons, plein de joyeuses luronnes ,
    gais lurons et bambins espiègles, c´est sûr, le mouvement salutaire
    s´enclanchera, cela fera tache d´huile, boule de neige, et nous consacrerons une
    bonne partie de nos énegies à accueillir les nouvelles ve–nues, et nouveaux
    ve–nus, au fin fond des derniers coins libres de cette planète, où il est
    encore possible de « cimarronner »
    (= fuire, notamment l´esclavage, retourner à l´état sauvage, mot espagnol des
    Antilles, donnera le francais : marronner, et Noirs-Marrons)
    joyeusement, facilement, au coeur d´une nature intacte, à des centaines de
    kilomètres des villes et des routes, et au milieu de tout ce qu´il faut pour
    vivre : nature riche, giboyeuse, poissonneuse, immensités vierges disponibles
    pour un discret jardinage nomade, selon les astuces millénaires de la
    permaculture, connue en Amazonie aborigène depuis 7 ou 8 000 ans, comme en
    Papouasie, et pleins d´autres endroits sur Terre, où les techniques agricoles
    ont su rester en harmonie avec un mode de vie agréable, sans hiérarchie et sans
    travail.

    (travail = tripalium = torture, tourment, alors que le mot CHOMAGE, lui, vient du grec = causte, comme dans « holocauste », ou « cautériser », chômage signifiant à l’ origine :
    faire la sieste aux heures chaudes du milieu de la journée , donc … vive le
    chômage ! : au moins, quand on cesse de besogner dans le Système, on détruit
    moins la planète, vu que toutes les activités salariées sont liées plus ou moins
    à des activités complices de la destruction de la biosphère, une des
    caractéristiques de la civilisation …)

    Or comme civilisation signifie : qui procède de la ville, à bas toutes les
    civilisations, et vives la remultiplication à la surface de la Terre des
    SYLVILISATIONS = qui procède de la forêt, de la vie sauvage, c´est à dire
    non-domestique. Avant, il y avait 20 000 langues parlées sur Terre, donc 20 000
    peuples, et en 1980, plus que 7000 peuples ou langues, 5000 maintenant : cette
    baisse de la diversité des langues est le signe des ravages de l´ethnocide,
    l´ethno-diversité est en danger comme la biodiversité, ce que presque tout le
    monde oublie !

    Vive la vie libre, naturelle, nous ne sommes pas des animaux domestiques, nous
    ne voulons plus vivre parqués, en ville (civis, polis) …A bas le lissage de la
    vie policée, soyons impolis, impertinents, effrontés, indisciplinés, hilares et
    ricaneurs, fiers de notre caractère indomptable, le caractère des sylvilisés !

    Commentaire par Takpo | Mai 15, 2007 | Réponse

  2. « Mais je fais partie des optimistes, je sais qu´il n´y aura que quelques
    milliards de morts, donc sur 6 ou 7 milliards d´humains, il y aura des survivants ».

    Jusqu’à présent je n’avais jamais noté dans tes interventions une propension à l’humour, mais là tu m’as bien fait rire (était-ce volontaire ? Je ne saurais le dire)

    Tes interventions sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus longues, possible que t’ai raison et que le Titanic soit vraiment en train de couler

    Commentaire par Robert | Mai 15, 2007 | Réponse

  3. Re: Appliquer les idées de Zerzan suite à l’ élection de Sarkozy
    Quelques milliards de morts seulement ? Ca me parait effectivement optimiste. Moi je dirais plus, bien plus.
    Et vous croyez qu’on a le temps ? J’crois pas, car moi j’vous dis que l’apocalypse, et pis l’armagedon aussi, et ben y sont pas loin, oh que non, et que quand ca va nous tomber sur le coin de la gueule, en ben croyez-moi qu’on va les sentir passer, l’armagedon, et l’apocalypse.

    Vite !

    Commentaire par noé | Mai 15, 2007 | Réponse

  4. Après on s’étonne que souvent l’anarchisme a du mal se faire connaitre et être pris au sérieux par ceux qui l’approchent un peu

    Que de pareils délires puissent se tenir au nom de l’anarchisme est pour le moins déprimant

    Commentaire par Anonyme | Mai 15, 2007 | Réponse

  5. Le délire, c’est d’esseyer de paraître sérieux et raisonnable aux yeux de personnes qui ont le suicide comme seul horizon…

    Le délire, c’est de vouloir continuer à vivre comme ça, comme des courges, accrochées à leur tas de merde…

    Le délire, c’est de parler d’anarchie, et de vivre, tous les jours un peu plus soumisES…

    Je vous méprise tant, avec vos barricades de papier et votre liberté imaginaire.

    Commentaire par ibubolo | Mai 15, 2007 | Réponse

  6. Mais à qui crois-tu t’adresser, ibubolo ? A qui parles-tu de barricades de papier ? Que sais-tu de la vie de tous ces gens que tu méprises et que tu invectives ?

    T’inquiète, le mépris on l’avait bien lu, on l’avait bien compris. Crois-tu qu’on va construire l’anarchie sur le mépris ?

    Moi, je ne suis pas différente des autres, de tous les autres, je ne suis pas au-dessus, je suis dans la merde, avec les autres, comme les autres, comme toi aussi… Mais je ne suis pas que dans la merde, je connais aussi les mêmes joies et les mêmes peines que les autres, que tous les autres, que toi aussi…

    Le suicide, tiens, parlons-en du suicide. Tu crois qu’on se suicidera plus demain, dans les paradis anarchistes, utopistes, anticivilisationnels, ou autres ? Sincèrement tu le crois ?

    Un ami à moi, il y a quinze jours, il n’y a plus cru, pourtant son paradis était pas loin d’y ressembler à celui dont vous parler. Lui, les barricades en papier ça l’aurait fait rigoler. Il rigolait bien d’ailleurs, il rigolait bien… mais là, il est plus là pour rigoler…

    « Tu veux bâtir des cités idéales,
    Détruis d’abord les monstruosités… »

    J’ai bien peur que les monstruosités soient bien plus nombreuses que simplement « gouvernements, casernes, cathédrales… »

    Une anarchiste,
    esclave INvolontaire

    Commentaire par Anonyme | Mai 15, 2007 | Réponse

  7. Moi aussi je suis esclave involontaire, moi aussi je suis soumis aux caprices de ceux qui marchent sur nos têtes…

    Toutefois, je me défie des gardiens du temple, qui, au nom de l’anarchie refusent toute remise en cause qui sort de leur chemins balisés par la morne exigeance de sacrifice.

    Je me défie de ces personnes qui, sous prétexte de connaître LA recette, ne sont pas prêtEs à envisager d’autres pistes…

    Puis, je commence à me sentir de plus en plus loin des ces personnes qui veulent autogérer ce qui me rend malade et faible.

    Le mépris est une faiblesse, mais une faiblesse qui a conscience d’elle même.

    Je ne me sens supérieur à personne, mais je ne peux accepter que l’on continue à se comporter comme si tout pouvait continuer de la sorte.

    Provisoire, je vis au royaume du suicide, et permets moi de penser que l’envie de mourir sera moindre sur ses cendres…

    Justement parlons -en de ces monstruosités :

    La famille, puis l’école pour commencer ; combien d’anars n’échappent ni à l’une, ni à l’autre ?

    Les études et le travail ; combien d’anars mettent en tête de leurs objectif d’en finir… à jamais ?

    La culture bourgeoise ? le culte du progrès ? de la science ?

    Combien d’anars sont prêt à se passer des délicieux produits des colonies ?

    J’ai déjà de la peine à trouver des anars qui savent sacrifier leur petit confort et répondre présent quand unE camarade se trouve en détresse…

    Je m’adresse à ces personnes qui se soucient plus de l’image de l’anarchie que de leur propre libération.

    Je m’adresse à ces personnes, qui, si charitables, pensent qu’elles ont tout à apprendre au bon peuple.

    Je m’adresse à ces personnes, dont je n’ai pas envie de connaître la misérable existence, qui, de toute façon, est aussi la mienne.

    Je m’adresse à ces personnes, qui, à plusieurs reprises, m’ont affirmé être satisfaitE de leur vie de merde.

    Je m’adresse à ces personnes qui usent de l’anarchisme comme d’un loisir.

    Ibubolo, volontaire pour danser sur les ruines du vieux monde.

    Commentaire par ibubolo | Mai 15, 2007 | Réponse

  8. Salut Ibubolo,

    Merci de ta réponse. J’ai pas le temps là tout de suite de répondre en détails, ni à toi, ni au très très long commentaire de tapki… je le ferai plus tard.

    Cependant, très vite, il y a aujourd’hui, ici même des endroits où se vit, où tente de se vivre, ce dont il est question ici, sous d’autres formes certes, mais cela existe… et cela a existé également par le passé…

    Des personnes ont des expériences, des bonnes et des moins bonnes de ces tentatives de construire le communisme réel, ou l’utopie anarchiste, ou peu importe le mot qu’on mettra dessus. Ces personnes, je crois qu’il n’est pas inintéressant de les entendre…

    Tiens, tu vois une des choses qui a tendance à me contrarier quand je tombe sur ce genre de fils, c’est l’impression qu’on va démarrer là maintenant quelque chose de nouveau, alors que certaines des propositions faites ont été tentées déjà, et qu’on fait comme si ça n’avait jamais eu lieu. La nouveauté, moi je m’en fous, vraiment, je n’y crois pas… ce n’est pas ça le problème. Un des problèmes à mes yeux, c’est l’incapacité, me semble-t-il, à retirer des expériences précédentes, un minimum de choses afin de ne pas reproduire certains des égarements du passé… Quitte à s’égarer, autant éviter de le faire dans des voies dont éventuellement, on sait qu’elles sont sans issue… Je ne parle pas nécessairement pour toi, là, je tiens à le préciser, mais ce fil tend à résoner avec diverses situations, des situations vécues, mais c’est difficile d’en parler comme ça sur internet, bref…

    De certaines de ces choses, en ce qui me concerne, je ne parlerai pas ici, ou alors de manière très générale. Mais si tu veux des pistes plus précises, je peux te contacter par mail…

    Commentaire par Anonyme | Mai 15, 2007 | Réponse

  9. Oui, merci, avec plaisir, @no-log tout simplement…

    Je partage aussi ce point qui te chiffonne ; faire comme si on partait de zéro et que rien n’a déjà été tenté.

    Pourtant, les personnes qui génèrent ce « genre de fil » font souvent référence aux diverses expériences communautaires, présentes ou passées ; d’ailleurs on trouve beaucoup d’information à ce sujet sur l’endehors.

    Je pense que le « ton » qui te chiffonne est une réponse au désintérêt que la plupart des anarchistes « de mouvement » éprouvent face à l’action quotidienne, si loin de leurs rêves de gloire intellectuelle de salon.

    Si nous étions un mouvement proches de nos idées (c-à-d les vivre), je ne pense pas que tu verrais des gens te chiffoner en passant outre ce qui existe déjà (ou a déjà existé).

    C’est pour ça que je parlais de barricades, comme celles de la commune ou de barcelone, qui n’existent plus que sur le papier… c’est pour ça que je commence à avoir de la peine avec celles et ceux qui se réfugient dans un passé, toujours plus éloigné de leur présent et de leur futur.

    Bref, je donne peut-être l’air de juger l’alpha et l’omega, d’être imbu de ma pauvre personne et de regarder mes congénères avec mépris, mais c’est juste la rage qui me rend mordant et impatient.

    J’ai croisé trop d’anars qui préfèrent leur cursus et leur carrière à quelque rupture que ce soit… trop d’anars qui le sont pour draguer un peu plus facilement… trop d’anars qui ont trouvé leur place de mouton noir, bien au chaud dans le troupeau… trop d’anars qui sacrifient leurs idées sur l’autel du premier couple bourgeois venu… trop d’anars qui m’ont reproché de ne pas travailler, d’être un assisté, un alcoolique, un montagnard mal dégrossi, bref, de ne pas faire partie de leur petite bourgeoisie indignée…

    Donc, quand, au nom de l’anarchie, des sinistres donnent la leçon de sérieux, d’image ou de morale, mon envie de chier n’attend que leurs bottes.

    Commentaire par ibubolo | Mai 15, 2007 | Réponse

  10. Ce qui est délirant, c’ est de croire que la situation n’ est pas grave, que tout s’ arrangera tranquillement.

    Hier soir, j’ en discutais avec Yves Cochet, auteur d’ un livre sur la fin de l’ ère du pétrole…

    Aujourd’ hui, il n’ y a que 700 millions de voitures dans le monde, et le mode de vie occidental ne concerne que 20% des humains. Ce mode de vie insupportable écologiquement, non généralisable du fait de sa trop forte « empreinte écologique », ou « carrying capacity » , va bientôt être en voie de généralisation pour un nombre double de personnes : 40% des humains, surtout en Asie et Amérique latine. Actuellement, il n’ y a que 30 millions de voitures pour les 1 milliard 300 millions de Chinois. Si ces Chinois s’ équipent selon le standart français (ne parlons même pas du standart états-unien !), il faudrait qu’ils aient 700 millions de voitures ! Donc rien qu’ avec la Chine, le nombre de voitures doublerait dans le monde . C’ est mathématiquement strictement impossible, et pas seulement au regard des réserves mondiales de pétrole, mais aussi de toutes sortes de métaux indispensables pour construire des voitures … Mais au vu du tropisme mimétique qui contamine les Chinois, ce mimétisme que l’ on nommait autrefois « développement », au vu de leur rythme dingue de progression dans l’ art de nous imiter, rythme propre aux pays dits « émergents » , on ne voit pas comment ces peuples accepteraient de ne plus vouloir s’ équiper comme d’ autres pays l’ ont fait avant eux, au prétexte de la raréfaction des ressources énergétiques et minières … La solution est hélas vieille comme le monde : la guerre . Guerre pour prendre de force les derniers puits de pétrole, les dernières mines de cuivre, de fer, de bauxite, etc … Et le propre de notre société de consommation est de tout faire (la publicité) pour avoir des imitateurs partout dans le monde…

    Pour Yves Cochet, nous allons vers un monde de plus en plus violent, dangereux, car les ressources vont vite devenir rares et disputées de plus en plus âprement. Et comme il y a prolifération des armées nationales équipées d’ armes nucléaires, les guerres de demain seront bien plus destructrices que la Deuxième Guerre mondiale, qui fit moins de 100 millions de morts…

    Donc il n’ est pas délirant de prendre l’ image du Titanic, et de penser qu’ il y aura bien plus de morts, même si tout pronostic de chiffrage est absurde, je le concède bien volontiers . Il faut seulement bien se mettre dans la tête qu’ on est devant une dangerosité extrême, et que face à cela, il faut envisager des moyens extrêmes, tel que choisir pour survivre des cachettes bien mieux abritées que celles qui firent le salut des fuyards en 1940…

    C’ est maintenir les anarchistes dans l’ imbécilité que de continuer à limiter l’ imaginaire des anarchistes au 19e siècle de Bakounine et Kropotkine, ou à la Catalogne de 1936… depuis, l’ écologie est passé par là, ce qui change tout !

    Car on ne voit pas l’ ombre d’ un mouvement massif, au Tiers Monde, de renoncement à l’ idéal d’ occidentalisation, assorti d’ une politique de désindustrialisation et de désurbanisation. Ils se sont tous converti à la « religion occidentale du progrès », et les élites converties étendent cette croyances au fin fond des campagnes et des forêts où l’ idée du « développement » n’était pas encore majoritaire. Donc tout se passe pour une mise en place d’ une foule mondialisée de convives face à un gâteau à la taille écologiquement limitée. Le gâteau de l’ illusoire mode de vie occidental.

    Ce sera la guerre pour se partager ce gâteau trop petit.

    Et Zerzan a raison d’ insister sur le fait que ce gâteau est en plus empoisonné. Il mène aux « maladies de civilisation » et au mal-être généralisé, qui se traduit par la hausse des suicides et la consommation de toutes les béquilles médicamenteuses légales ou illégales, pour tenter de se sentir mieux. Plus on parle de communication, moins l’ être humain communique. Plus la société se massifie, plus l’ individu s’ isole et mène une vie psycho-pathogène…

    Je ne vois pas en quoi ces remarques sont délirantes. Par contre il est délirant d’ en rester au 19e siècle, comme on le voit dans les écrits de la F.A., incapables d’ intégrer les données de l’ actualité, les données de l’ écologie, incapables de sortir des démonstrations limitées à la description de la société industrielle vue par Marx dans les années 1840, époque enthousiaste, scientiste et productiviste !

    Comprendre l’ actualité et son extrême dangerosité, c’ est par exemple lire sur

    http://www.piecesetmaindoeuvre.com

    le texte du 27 février 2007 intitulé = Grenoble: Institut des Neurosciences

    Ou comment nous manger le cerveau

    qui traite des nano-neuro-technologies pour « policer » encore un peu plus la vie des citoyens, gérer les foules de plus en plus nerveuses et apeurées, face à une situation qui deviendra de plus en plus tendue, dans un monde aux ressources de plus en plus rares.

    Peut-être que ma formule pour sortir les anarchistes de leur sommeil était maladroite, mais au vu de leur étrange inaction, à part de beugler comme des moutons « agir au lieu d’ élire » (Vous les avez vu agir, vous ?), je ne sais plus comment déclencher le réveil, secouer cette torpeur, sinon de rappeler que tous les signaux d’ alarme sont au rouge . Mais contrairement aux sectes eschatologiques, celles qui annoncent la « fin du monde », je ne suis pas de ces mystiques qui envisagent une fin totale et magique. C’ est pour cela que je parle des survivants. L’ humanité ne disparaîtra pas, même s’ il y aura plus de morts qu’ en 39- 45 … Nous devons, nous anarchistes, êtres parmi les plus lucides, pour nous donner les moyens de survivre aux guerres sordides qui marqueront l’ effondrement de l’ utopie occidentale hélas mondialisée (enfin « presque » mondialisée = il reste quelques 300 millions de personnes qui vivent encore en résistants face au mode de vie transmis par la colonisation, et de tels résistants commencent à apparaître au coeur même de l’ Occident : des jeunes qui renoncent au carriérisme et à l’ arrivisme, et qui cherchent à renouer avec les savoirs-faire anciens pour ré-apprendre à vivre en autonomie, comme on savait le faire avant la détribalisation et l’ enrégimentement étatique)…

    Nous devons être les plus lucides pour nous donner le maximum de chances de survivre (d’ où l’ image de ces fous du Titanic, qui préferraient le risque de mettre les canots à la mer, que le confort des salons de ce navire luxueux) et transmettre à notre descendance l’ idéal anarchiste de vie égalitaire, sans hiérarchie, sans megamachine sociale, ni megamachine de production des biens. Car sinon, ces « biens » deviennent des « maux ». Relire Ellul et Illich pour le comprendre : ils ont donné du sens à l’ intuition des anarchistes naturiens des années 1894 – 1914… Le bonheur est impossible sans la transparence, la compréhension facile, transparente, de tout ce qui nous entoure, êtres humains (grâce à un mode de vie à échelle humaine) comme objets (fabricables localement par tous et toutes, sans métiers), dans une ambiance tranquille d’ intimité. L’ intimité est un de ses besoins essentiels, vitaux, bafoué par la modernité. Pas de bonheur sans intimité. Je l’ ai compris en vivant viscéralement cette expérience au sein de tribus hippies dans les montagnes pyrénéennes dans les années post mai 68, puis au sein de tribus amazoniennes à partir de 1986. Le contraire de la transparence s ‘appelle l’ opacité, caractéristique de la vie en « civis » ou en « polis », c’ est à dire en civilisation. Zerzan a raison de centrer sa critique sur la civilisation elle-même …

    Moi, ce que je trouve déprimant, c’ est l’ inculture, l’ inconscience, de beaucoup d’ anarchistes, encore enfermés dans les croyances scientistes du 19e siècle, ce qui les rend aveugle face aux guerres qui s’ annoncent. La seule « action » qu’ ils proposent, s’ est d’ être présents partout dans les « luttes », sans la moindre capacité à définir ces prétendues « luttes », sans voir qu’ un mouvement social limité à quémander une plus grande part du gâteau n’ est qu’ un mouvement qui participe du rêve d’être consommateur dans la société capitaliste, donc renforce le capitalisme. Je viens de constater au FRAP que les anarchistes ne considèrent pas comme « luttes » le fait de s’ associer en groupes pour créer des lieux alternatifs, comme on le voit dans le « Volem rien foutre al Pais » de Pierre Carles, ils appellent cela avec dédain : faire de « l’ individualisme », sous entendu, ne pas être au coeur des « luttes ». Alors que toutes ces alternatives sont le fait de groupes, pas d’ ermites individualistes ! Et très vite on comprend que chez ces anars, pas loin du mot « lutte » apparaîtra le mot « grève », ce qui prouve encore que ces révolutionnaires sont en réalité des conservateurs qui conservent les idéaux du 19e siècle de partage du gâteau, sans comprendre que ce gâteau est empoisonné, et que c’ est pour cela qu’ il est contre-révolutionnaire de rester fasciné par le spectacle de ce gâteau, le spectacle de la société de consommation. Il faut cesser de stimuler tout ce qui incite à désirer ce gâteau, à désirer vivre comme les riches. Les « luttes » des mécontents ne sont que des luttes de jaloux qui envient un mode de vie pourtant imbécile et écologiquement absurde. La « solidarité » avec les mécontents est une démarche hélas instinctive de pseudo militants qui ne se rendent pas compte qu’ en allant dans le sens des désirs (conditionnés par la pub) de ces mécontents, de ces « sans » ceci ou cela … ils alimentent la clientèle du capitalisme en les aidant à fonctionner comme vulgaires consommateurs, justes un peu plus argentés pour mieux consommer. Les luttes vraiment révolutionnaires sont illustrées par les films anti travail de Pierre Carles = inciter les gens à faire sécession, à s’ auto- organiser pour ne plus rien acheter dans le système, ne plus s’ y salarier, et prendre plaisir à vivre dans une sobriété joyeuse, au sein de tribus de rebelles libérés du travail et pouvant passer leur temps aux plaisirs non rentables pour le système, les plaisirs non commercialisables, les plaisirs du temps libre pour s’ adonner aux créations artistiques, musicales, comme savent le faire les habitants des squatts urbains, et, encore plus, car avec encore plus de moyens concrets d’ autonomie, dans les squatts ruraux…

    En quoi cela est- il délirant, comme tu le dis de façon abrupte ?

    Commentaire par Takpo | Mai 15, 2007 | Réponse


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